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15/11/2006

Le coup de gueule du trésorier

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L’association Trophée Gordini est une association loi 1901 gérée par une bande de copains tous animés par la même passion, et le même objectif : organiser des manifestations pour faire rouler sur route comme sur piste des Renault anciennes et sportives.

 

L’association tourne bien. Ses finances sont saines parce que ses manifestations sont couronnées d’un grand succès. Pour en avoir longuement parlé avec les responsables du circuit du Mas du Clos, nous savons que :

 

1-     les autres clubs pratiquent des tarifs de l’ordre de 150€ l’inscription.

2-     En conséquence logique de tels tarifs, ils recueillent des plateaux ne dépassant généralement pas la soixantaine d’inscrits.

3-     ils ont du mal à joindre les deux bouts et c’est évident qu’avec à peine 9000€ d’inscriptions, il ne parviennent pas à rentrer dans leur frais. Le trésorier que je suis est bien placé pour savoir pourquoi…

 

Notre association, quand à elle, fonctionne bien en appliquant les principes suivants :

 

1-     Des tarifs d’engagement compétitifs pour mettre les manifestations à la portée du plus grand nombre.

2-     Une boutique attractive mais pourtant rentable, qui demande beaucoup de travail mais qui finance bien l’activité de l’association.

3-     Des frais fixes extrêmement limités. Le budget de reconnaissances est serré au maximum parce que les bénévoles qui s’y rendent payent de leur poche une bonne partie des frais. L’appartement du président ressemble chaque fois que nécessaire à un QG de campagne et comme ça, on ne paye aucun loyer pour l’association. Les quelques 5000 photocopies annuelles sont « gratuites » parce qu’elles sont effectuées aux heures où les bureaux se vident… et les divers intervenants organisateurs sont tous 100% bénévoles. La disponibilité dont ils font preuve les empêchent d’ailleurs souvent de pouvoir tourner eux-mêmes lors des manifestations qu’ils ont pourtant pris tant de temps à organiser...

 

Nous pensons, avec l’application de ces bons principes, tenir la bonne formule, et nous sommes confortés dans cette idée par le succès de nos manifestations et la bonne santé de notre trésorerie. Nous ne souhaitons pas augmenter le prix des inscriptions parce que nous voulons continuer à ce que nos manifestations ne soient pas élitistes, même quand le circuit que nous retenons est prestigieux ; nous sommes en fait tout aussi heureux de recevoir une très belle 1135 en état d’origine qu’un jeune passionné ayant mis un 5 Alpine dans la major défraîchie qu’il a achetée pour une bouchée de pain ; la passion est plus forte que l’argent…

 

Les membres du bureau font leur possible pour que les manifestations se passent au mieux, pour que tout le monde puisse tourner, pour que tout le monde prenne son plaisir. Je tiens à remercier la très grande majorité de nos adhérents qui s’en rendent bien compte et qui font preuve du minimum de discipline dont nous avons réellement besoin pour canaliser les plus de 150 inscrits d’une manifestation comme celle du Mas du Clos 2006.  

La tâche n’est pourtant pas facile ; ainsi, ce n’est pas par plaisir sadique que nous décidons d’exclure de l’enceinte du circuit toute voiture accompagnatrice ainsi que tout plateau. Nous prenons ce genre de décision contraints et forcés, parce que les capacités des infrastructures ne permettent pas de faire autrement. Et si, suite à des incidents sur une autre manifestation, la direction du circuit exige que la ligne des stands soit fermée aux piétons, nous n’avons pas d’autre choix que de faire respecter la consigne, sauf à prendre le risque de ne plus être les bienvenus sur ce circuit que nous aimons tant et qui est devenu l’un des rares où l’on puisse encore tourner en pot piste… L’infime minorité qui se montre agressive face à ceux qui se chargent de faire équitablement et sans passe-droit respecter des consignes de ce type peut si elle le souhaite organiser ses propres sorties avec ses propres règles. Mais en attendant de les voir à l’œuvre, je voudrais qu’ils sachent que nous serions tous heureux qu’ils mettent en pratique les menaces quelquefois entendues du genre « si c’est comme cela, je ne reviendrai pas ». Ce serait effectivement une très bonne chose que de voir s’écarter d’eux-mêmes cette petite poignée d’individus égoïstes, arrogants et prétentieux au point de se croire indispensables ; ils sont à ce point peu nombreux que la trésorerie du Trophée ne se rendrait même pas compte de leur absence. Mais aussi peu nombreux soient-ils, ils exacerbent le stress et sapent complètement la motivation de ceux qui se démènent pour organiser au mieux. Et ils parviennent à instaurer le doute dans l’esprit de bon nombre d’entre nous.

 

Ce doute, c’est un sentiment de lassitude. A quoi bon organiser des manifestations auxquelles on ne participe finalement pas soi-même parce qu’on est trop occupé ?  Des manifestations où on arrive avec sa voiture pas en état parce que dans les jours précédents la manifestation, au moment où tout le monde s’affaire sous son capot, nous réglons les derniers détails administratifs, avec la préfecture, les compagnies d’assurance ou encore le restaurateur… La conclusion de tous ces préparatifs, souvent pénibles, est vécue par chacun d’entre nous comme un sprint à vrai dire assez éprouvant. Est-il raisonnable qu’à l’arrivée de ce sprint, on se fasse engueuler ou injurier par des énergumènes mal éduqués ?

 

Notre motivation, c’est la passion. Elle ne se nourrit que du sourire de chacun d’entre vous qui repart heureux de son WE gordiniste. Certes, la pression autophobe rend de plus en plus délicates nos tâches d’organisation. Les pouvoirs publics, sous la pression des citoyens qui ne comprennent pas qu’on puisse prendre plaisir à rouler dans autre chose qu’un monospace diesel ne nous faciliteront pas la tâche dans les années à venir. Mais ceci ne suffira pas à nous empêcher de continuer ; le danger le plus sérieux pour notre association, celui qui risque de faire tout imploser et tout arrêter, en fait, il vient de l’intérieur.

 

 

                                                                                                    Laurent, trésorier en colère