IGR à Zolder

International Gordini Revival, Circuit de Zolder 21 & 22 Avril 2007

Finalement, malgré de nombreuses discussions et de non moins nombreuses interrogations quand au règlement présenté par Renault Histoire et Collection, c’est à trois du noyau dur du trophée que nous nous sommes inscrits : Michel Malherbe, Joël Fouquer, et moi-même. Nous sommes un peu dubitatifs quand à la présentation exagérément stricte et répressive du règlement. D’autant plus qu’on y devine une véritable méconnaissance de la voiture et des contraintes que l’on rencontre à la faire rouler. Par exemple, bien que Michelin soit présenté comme sponsor de la manifestation, il n’y a aucune facilitée pour se procurer des pneus en 135/15. Il est demandé un échappement de série, introuvable ; le montage de harnais est conseillé, mais l’appui tête dans ce cas obligatoire, comment faire sur des sièges de séries ?!…

Le règlement sportif quand à lui est encore plus restrictif : pas de dépassement, départ des autos les unes après les autres en décalé…. La communication avec les organisateurs est un peu limitée et les infos précises ne filtrent pas trop. Autant dire que l’on part avec la ferme intention de faire bouger les choses, la seule info concrète reçue étant que l’on pourra discuter sur place. Nous nous sommes tout de même laissé séduire par : la découverte de circuits sur lesquels nous n’avons pas l’habitude de tourner, l’idée d’une saison entre copains sur nos voitures préférées, la dotation en équipements promise avec l’engagement (combinaison, chaussures, casque, gants).

Pass, programme, ticket paddock pour la voiture accompagnatrice,… reçus, rendez-vous est donné le vendredi 20 en début d’après midi pour la première épreuve sur le circuit de Zolder. Voyage sans problème avec ma remorque fraichement achetée, arrivée sur le circuit sous un soleil radieux. La navigation nous a menée à bon port. Quelques hésitations sur la place à prendre dans le paddock.

Autour de nous c’est l’effervescence, la grosse machine « communication » Renault déploie son dispositif impressionnant. Quel Barnum incroyable !

Un peu de flottement pour les indications concernant les Gordini. Finalement on décharge, nous sommes dans le paddock, au beau milieu du circuit dont on peut voir deux des chicanes de part et d’autre de l’emplacement qui nous est attribué. Discussions, indications et contre ordre pour la dépose des plateaux, il faudra s’y habituer, les instances des circuits et Histoire&collection ne sont pas sur la même longueur d’onde. Il est autour de midi et il est temps, après le voyage, d’aller déjeuner. Nous trouvons une brasserie dans le village voisin. A notre grande surprise, il y a une scission plus profonde que l’on imaginait entre Wallons et Flamands. Pas une indication ou une carte en Français, tout est en Hollandais ici. Et ce midi ils ne sont pas pressés ! Nous devrons nous bruler pour finir notre plat afin d’être à l'heure pour le briefing de l’IGR.

Tout le monde semble un peu tendu, les gens de Renault Histoire&Collection se demandent sur quels énergumènes ils sont tombés, la direction de course ne veut pas de problème avec ces troubles fêtes qui essaient de s’insérer dans leur meeting sportif réglé à la minute près et nous, nous avons en tête les questions posées plus haut.

La question des dépassements revient rapidement, oui nous auront le droit de nous doubler mais il faudra attendre le déploiement des drapeaux bleus… Bon, faut voir… Première formalité, l’appel, il n’y a en tout que 10 concurrents. Renault H&C est loin de son objectif de 25 voitures, on l’aurait prédit avec ce règlement…. Surprise encore, il n’y a que des Français !

 Les concurrents sont : Bernard BOILAIVE, Pierre-Yves BOURHIS, Joël FOUQUER, Joël GRANGERET, Michel MALHERBE, Jean OLIVIER, Louis ORHANT, Florent PREVOT, Gilbert VACHER et moi-même. De plus il y aura 2 voitures de Renault H&C confiées à Alain Serpaggi et Michel Leclère, pas mal. Tirage au sort des numéros, une main anonyme… tout le monde espère bien sur le 8 ! Pour moi ce sera finalement le 12. Puis vient la distribution des équipements, suspens… Superbe combinaison Sabelt bleue à bandes blanches, brodée histoire et collection classique team, chaussures et gants de même marque assorties, et casque ouvert gris métal.

Les sourires sur les visages font plaisir à voir. Ne manque plus que les stickers.

Il nous faudra une bonne partie de l’après midi pour les poser avec soin et application. Sur la « 12 »  nous choisissons d’améliorer la disposition  officielle, c’est bien mieux comme ça. Agrémentée des marquages Trophée Gordini et les phares protégés par un adhésif orange histoire de la reconnaître sur les photos, la voiture c’est soudain muée en voiture de course. Le paddock IGR fait plaisir à voir !

Nous nous installons ensuite pour la nuit, le camping est au milieu du circuit, sous les pins. Le soleil de la journée trompe notre vigilance, sous la tente, nous aurons froid toute la nuit…

Réveil tranquille, notre premier rendez vous du samedi, la parade des collectionneurs n’est prévue qu’à midi. Des collectionneurs qui sont venus assez nombreux, parfois de loin, pour exposer leurs autos :

Renault AX

Une vrai 1063

Déjà collector, l'avantime, parfais pour faire un bel attellage !

A310 4 cylindre, presque de course !   

Une 1600 S "Gold", c'est pas courant

R12 G Normande

Posée !!!

Tiens, des 8 G non inscrites à l'IGR

Y'en a qui roule ! (private joke)

Pour changer du bleu

A priori, ce n'est pas une vraie Gordini

Mais elle a un moteur de 12 G !

Le plateau des Gordes est regroupé et on suit la Clio RS (ancien modèle !) pilotée par Jean Ragnotti qui nous fait découvrir la piste. En attente du départ il ne peut, bien sur, s’empêcher de faire le pitre et monte dans un Fenwick en nous mimant le pilotage sur le circuit.

Ligne droite suivi d’un long gauche large, on peut ouvrir la trajectoire, c’est large mais il penche un peu vers l’extérieur.

Ensuite on plonge à gauche de la piste en légère descente  pour se préparer à un long, long droite qui se prend au moins en deux fois et enchaine  sur un droit un peu plus serré.

Un bout de ligne droite ou on doit prendre 140 km/h et une chicane gauche/droite assez serrée dont il faut bien sortir car elle donne sur une petite butte. On  se place à droite dans la montée, sans visibilité pour un gauche rapide qui conduit au freinage de la seconde chicane, droite/gauche. Il faut la sacrifier pour être bien dans le droit rapide qui enchaine directement, début des S de la forêt, avec la seconde partie du droit et un gauche rapide en léger sommet. Petit bout droit pour le freinage d’un droite serré en deuxième avec léger pif/paf qui conditionne un nouveau bout droit conduisant à la dernière chicane.

Un peu plus rapide que les deux autres, il faut bien en sortir car elle ouvre sur la ligne droite de départ. Plutôt pas mal pour une Gorde finalement. Les freins sont très sollicités. On attend la première manche avec impatience.

 

Le temps de se restaurer à l’hospitalité Renault Sport, où la cerbère à l’entrée est mignonne mais pas commode, et on se dirige vers les voitures. Non sans croiser les Pom-pom girls.

Un peu de nervosité des deux côtés (Renault H&C et pilotes) avant le départ malgré qu’il n’y ait pas d’enjeux. Le programme prévu, 20 minutes de piste. Deux tours de formation, un lent, un rapide, puis arrêt sur la ligne de départ et départ décalé des voitures. On continu de découvrir la piste pendant les tours de formations. Départ ridicule, le starter fait signe à la première voiture de partir, puis il attend qu’elle ait passée la ligne à son niveau pour faire partir la suivante. Résultat, les voitures qui partent en fin de grille (on part dans l’ordre des numéros) partent avec un écart de plus en plus grand avec les autres ! Bon, c’est pas grave on apprend. Application. Pour moi c’est tout de même la première fois en roues de 15’ sur piste. Ca dérive, ça tangue au freinage… une crainte dans mon esprit, bloquer la voiture de travers sur un vibreur ou dans un bac et se retrouver sur les portes. Mais tout se passe bien. Et alors qu’on rentre à peine dans le rythme, on est au troisième tour lancé seulement, c’est déjà le drapeau à damier !

Autant dire que ça râle sec au retour en parc fermé ! Mais le déroulement de cette manche a rassuré Christian Schmaltz et il nous promet de nous faire tourner plus le dimanche. Il y a un monde incroyable dans les allées (il y aura 98 000 spectateurs sur le week-end), le soleil tape dur et les collectionneurs ont répondus présents.

Nous avons même la sympathique visite de Jean-Marc et sa famille,  propriétaire d’une belle R15 et d’une belle R17 phase 2 rencontrer sur le forum de l’amicale R15/R17.

La journée se finie au camping, avec l’hospitalité de Bernard et de sa femme venus de Seine maritime exposer leur belle R12 Gordini Jaune. Tout ça devant le concert organisé par Renault avec la vedette locale : Plastic Bertrand ! Heureusement il ne passera que trois chansons, le reste est un mélange assez sympathique de Blues et de pop des années 80’ / 90’. On se couvre un peu plus pour la nuit, mais pas de miracle, je dormirais très mal !

Au fond à gauche, la scène pour le concert, on est aux premières loges !

Ambiance estivale avec les pins. Les barbecues fument dans tous les coins. Mais dans cette pinède, ils sont interdits ! Les responsables du camping n'arrivant pas à raisonner les campeurs, ils feront intervenir les pompiers qui etteindront un à un chaque feu !!!

Dimanche, rien d’organisé pour la parade, comme c’est un peu le foutoir, nous n’y participerons pas. Visite amicale d’une bonne délégation du Club R5 Alpine Turbo, même le président est là, faut dire qu’il est un peu le local de la bande, et oui c’est un Belge.

Deuxième manche, Christian nous a promis plus de tours. Cette fois-ci, un tour de formation, puis départ lancé en peloton plus serré, dépassements autorisés, en gentlemen bien sur. Là ça commence à devenir plaisant, la voiture marche bien, on commence à connaître un peu le tracé.

 

Ouhlà, en bout de ligne droite, dans le gauche, fumée, une Gorde jaune en marche arrière dans le paquet. Bizarre, c’était pourtant la seule en jantes de 13’ ! Tout le monde passe sans soucis. Ca commence à avancer, l’auto marche vraiment bien, je remonte quelques voitures, il faudrait freiner plus fort encore, mais ma prudence naturelle me fait garder une marge confortable. Et puis ça sent déjà fort les plaquettes !

Tiens je vais passer Joël, il doit avoir un souci, c’est pas possible de l’avoir si facilement. En fait, il est en délicatesse avec ses freins, le liquide bout et il va changer de couleur ! Bon, je n’ai pas rattrapé les voitures de Serpaggi et Leclère, mais le moteur que m’a monté Michel fonctionne visiblement très bien et m’a permis de me retrouver en haut du peloton. Ca compte pour du beurre, mais ça fait plaisir quand même.

Retour au paddock, les visages sont rouges mais les sourires larges, à part Joël qui n’a pas pu se battre.

On garde les autos exposée jusqu’à quatre heure pour les spectateurs. On regarde le spectacle avec les gens du club R5 Alpine Turbo. Les Mégane Trophy ce sont de sacrés engins, des protos déguisés. Oui d’accord mais le spectacle dans tout ça ?

 

C’est rivé au sol, les forces ne sont visiblement pas égal entre top teams et (plus) amateurs. Et puis il n’y a pas un très grand plateau….

 

Ah, la coupe R8 ce devait vraiment être quelque chose.

On remballe, et en route. Dernière mauvaise surprise, comme sur beaucoup de circuit, les accès sont cauchemardesques, et il faudra presque une heure pour rejoindre l’autoroute située à seulement 5/6 kilomètres. Mais on rentre tranquille à bon port et plutôt heureux.

pour le trophée, Christophe Bouchet